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Jean François bonisseur du first30, alias JFD117 poussa la porte capitonnée et se dirigea vers le fauteuil de cuir, face au planton. Le marin juste éclairé par sa lampe tempête laissait voir seulement son pompon et ses mains jointes sur le PM bien propre. Un stylo et deux téléphones : le noir pour l'arsenal et le rouge pour le CDG. Silence de tombe.

" PI ? - 3,1416. C'est bon pour le mot de passe, je vous appelle un quartier-maître".

-"Quartier-maître Yves le Goff. Je dois vous conduire à la passerelle du CDG". JFD le suivit de son pas de félin aux aguets. Il portait un costume d'alpaga de bonne coupe, des chaussures que le labo lui avait faites sur mesure : le talon creux dissimulait un émetteur minuscule sur la fréquence de radio Paris ; totalement silencieuses, elles ne laissaient aucune trace. En face ils n'avaient vu que du feu.

Il se souvint de sa dernière mission où, chevauchant une somptueuse espionne aux seins d'ébène, il avait détourné au dernier moment le sous-marin terroriste*. Beau, bronzé, 1m80, carrure de tennisman, élégant, assez choyé du sexe faible (en toute modestie), il était né espion, fait pour être espion, craint de tous les espions d'en face. Mais protéger le CDG... Pas sûr de revenir à pied...

-"Je dois vous laisser à la passerelle où l'enseigne de vaisseau vous prendra en charge". JFD observa en passant les frégates neuves et leurs missiles VX2345 capables d'anéantir une division soviétique dans ses quartiers. Plus loin des vedettes rapides munies du canon QW6789 pouvaient repousser toute attaque communiste dans un rayon de 30km. Il se sentit malgré tout rassuré. Mais il y avait leurs maudits espions. Silencieusement, il enrageait de sentir l'occident menacé par ces barbares. 

* "Sous-marin sur Port Camargue" du même auteur.