Quelques semaines, après avoir contourné le Diamant au terme de sa très jolie transat en solo. Gérard prend le temps de nous faire un petit debrief des trucs et des machins.

Un grand merci à lui !

diamant first30

Si j'ai pu assez facilement faire cette transat, je le dois aussi aux différents équipements et matériels embarqués.

  • Je ne reviendrai pas sur l'utilité d'un GPS  ou d'un enrouleur de génois que nous connaissons tous. Pour avoir perdu l'usage de ce dernier, je peux vous dire que les 20m2 de la trinquette me paraissaient bien grands dans les grains de la dernière semaine. Je l'envoie sur l'étai largable, qui doit être facile à mettre en place et aussi solide que l'étai principal.
  • Autre point primordial pour une nav en solo : le pilote automatique. Sur Nunky qui est un bateau lourd, j'ai un modèle 6000 Autohelm, maintenant Raymarine, avec un vérin électrique sur la mèche du gouvernail. Matériel qui a 13 ans et fonctionnent parfaitement. Il est peu gourmand en électricité si l'on règle correctement le bateau et dans les cas extrêmes en le sous-toilant. J'ai en rechange : un vérin, un indicateur d'angle de barre et un écran de commande neufs que j'ai mis en service dès le départ pour vérifier leur fonctionnement. Précaution utile car l'écran de commande s’arrête sans raison apparente. Je n'ai pu trouver un calculateur, cela m'aurait permis d'avoir 2 pilotes complets à bord. J'ai donc aussi un régulateur d'allure type Atoms modèle moyen. Matériel d'occasion que j'ai remis en état, vérifié mais qui malgré cela m'a abandonné à moitié parcours suite à rupture d'un axe fileté. J'ai perdu la pale et son support. Choc ou fatigue du matériau ? Dommage car il était aussi efficace que le PA et en théorie moins fragile, Pour le retour je prendrai un modèle plus robuste.
  • Électricité : compromis satisfaisant avec une éolienne Rutland 913 et un panneau solaire de 75W. Ce dernier n'est pas sur un portique pour éviter du fardage mais est placé toujours de façon à prendre un maximum d’ensoleillement. J'ai pu ainsi alimenter le PA, le radar qui tourne 6 à 7 heures par jour, l'éclairage pas entièrement en leds, recharger le PC, etc,...
  • Communication : Téléphone Iridium. Permet de donner et recevoir des nouvelles. Cher, comme le reste d'ailleurs, mais bien agréable et c'est aussi un élément de sécurité en cas de pépin. J'ai également une balise Spot que j'activais plusieurs fois par jour et qui permettait de me localiser. Pour cette navigation, outre les cartes papier, j'ai sur le PC de la cartographie électronique. Génial mais là encore cela peut tomber en panne, et je n'aurai pas toujours la chance de trouver des gens dévoués et compétents comme à Tarifa.
  • Un mot pour le moteur :  vieux Volvo de 23cv qui a l'âge du bateau. S'il n'a été que peu sollicité, je savais pouvoir compter sur lui.

Je parle beaucoup de trucs et de machins, mais durant des étapes longues on mesure pleinement leur utilité. Pas un jour sans me demander après avoir perdu le régulateur, comment je me débrouillerai si le PA tombait en panne.
Les 3 voiles vont être révisées.
Je confirme à l'amiral Giraud qui trouve que j'ai passé trop de temps pour préparer Nunky qu'il n'y a eu rien de trop !

  • Un mot sur l’alimentation du capitaine. Durant 2 ou 3 jours comme c'est souvent le cas : pas de problème. Pour un mois la question du choix et des quantités se pose. Fini l'arrêt au supermarché qui permet de trouver de tout, tout le temps. On peut se contenter de riz, de pâtes et de sardines à l'huile. Les mouvements du bateau ne permettaient pas beaucoup de cuisine. De toute manière ce n'est pas ma spécialité. Restent les plats cuisinés mais il faut en avoir un assortiment le plus varié possible. J'ai été peu inspiré. Dans les vivres qui se conservent un mois sans précautions particulières : œufs, oranges, citrons, pamplemousses. Les bananes et le pain durent une semaine. J'ai à bord un petit frigo qui m'a permis d'avoir du beurre, du fromage un peu de charcuterie et quelques bières durant toute la traversée. Beaucoup de grignotage : fruits et gâteaux secs, chocolat, café. J'ai emporté de l'eau en bouteille et 2 litres par jour pour la boisson furent suffisants. Le pain terminé, des biscottes font l'affaire. J'avais largement de quoi survivre et même rassasier un éventuel naufragé. D'autant plus facilement que je n'ai mangé que le strict nécessaire, étant peu tenté. J'essaierai d'améliorer cela. Ceux ou celles qui ont du poids à perdre peuvent s'inspirer de la méthode, faire les courses pour 1 mois et s'interdire tout achat. 

A bientôt,
Gérard/ Nunky/Martinique