Le tour de Tahaa sur le Sylphe et en solo en mars 2006.
par Laurent (LORENBAR) - 04.03.2006

 

Préambule :

« Avis du navigateur au firstrentiste : le Sylphe, c'est vraiment pas ça quand on a l'habitude de son First 30.

La classe très en dessous, mais je suis bien content tout de męme de pouvoir utiliser ce bateau car les occasions de naviguer ici ne sont pas si évidentes que ça.

Le Sylphe marche à peu près au portant, mais complètement instable à la barre ce qui fait qu'on ne peut quasiment pas l'attacher pour faire autre chose.

Au près, il a assez stable sur sa route, mais pas rapide, pas raide à la toile, il dérape méchamment à la moindre risée, rien à voir avec un bon First qui a un comportement sain et assez exceptionnel pour un bateau de son âge.

A part ça le bateau est assez équipé, comme il est tout petit ça fait plutôt encombré, et il a quelques éléments de qualité en accastillage, le rattrapage n'a pas bien tenu, et l'état est assez moyen. On sent que la base de ce bateau est très ancienne, alors qu'il n'a été construit qu'en 74, soit pas très avant nos vieux First 30. La tenue n'a rien à voir cependant. »

Raiatea, le 4 Mars 2006

Vendredi, j’avais pris un jour de récupération pour naviguer en solo; j’avais mûri un projet depuis quelque temps qui était d’aller voir la face cachée de l’île de Tahaa (en regardant depuis l’île de Raiatea)

Pour faire ce programme, je me suis inscrit au RYC, le Raiatea Yacht Club, et j’ai ensuite pu louer après avoir fait reconnaître mes compétences, « Le Sylphe », un bateau ancien retapé par un magazine de nautisme il y a quelques années et qui a fini par ętre donné à notre club.

Dès 8 h 30, je prenais possession de mon compagnon de jeu, par grand beau temps, petit force 2 et bonne météo pour la journée. L’intensité de la lumière et la chaleur de ce début de journée m’incitait à me tartiner de crème solaire ; la particularité de l’ensoleillement d’ici, c’est que le soleil est haut dans le ciel, et l’atmosphère des latitudes tropicales aidant, la proportion d’UV A et d’UV B n’est pas la męme que sous nos latitudes et cela chauffe bien, ça bronze pas tant que ça, mais alors ça brûle sévèrement. Les coups de soleil sont vraiment méchants, à se rendre malade et ça arrive très vite, en une demie heure c’est cuit.

La particularité de ce Sylphe, c’est qu’il n’a pas de moteur, alors en solo, j’ai hissé, j’ai largué le mouillage et je suis parti sous grand voile seule à travers les bateaux au mouillage devant la marina Apooiti avec seulement le murmure de l’eau sur la coque qui grandissait au fur et à mesure que le vent s’élevait en s’éloignant du bord. Soft impression.

La navigation sur le lagon me fait penser à la navigation sur lac : pas de courant, pas de marée, peu de creux dans les vagues, du vent variable en fonction de la position du soleil et des canaux d’écoulement du vent entre les montagnes des îles.

Le sylphe au mouillage,

 

La navigation dans le lagon est assez facile quand on voit bien l’eau et sa couleur : quand c’est bien bleu, c’est profond, et pas qu’un peu, il y a 30 à 40m, et quand c’est turquoise, c’est que c’est le corail qui est là à fleur d’eau et la plus part du temps il y a moins d’un mètre de profondeur. On passe de l’un à l’autre en moins de dix mètres. Il y a d’assez nombreuses balises et poteaux indiquant les pâtés de coraux isolés et on navigue à vue, à la couleur. Le problème, c’est quand on se dirige vers le soleil bas sur l’horizon, alors qu’on est là à contre jour, on ne voit plus rien des couleurs et puis aussi la nuit les balises ne sont pas éclairées en général et il faut vraiment connaître comme sa poche pour s’y aventurer.

C’est partit !

Et voici Tahaa devant,



et voilà Raiatea dans le sillage…



A l’approche de Tahaa, j’ai choisi de passer sous le vent, avec du force 3 au vent arrière, puis le vent est tombé par endroits sous le vent de l’île ce qui m’a permis de faire ces photos

TAHAA, la sauvage très peu habitée !


Au loin, terre !!!

C’est BORA BORA, la perle du Pacifique…

(à prononcer en faisant rouler les « R »)

Les farés sur l’eau d’un petit hôtel (de luxe).

Le navigateur, remonté à bord après avoir fait un p’ti plongeon, ayant une pensée émue pour ces gens de l’hémisphère Nord qui se cachent sous d’épais manteaux,

Puis pour finir la journée, j’ai remonté l’ancre et j’ai tiré un grand bord au portant depuis ce motu et l’île de Tahaa jusqu’à la marina Apooiti de Raiatea, dans la lumière du jour déclinant.